« On doit pouvoir mieux faire »
Publié le 18/11/2019

Comment la technologie numérique transforme le secteur de la construction 

Le secteur de la construction est à la traine par rapport à la plupart des autres secteurs en ce qui concerne la technologie numérique. Il semble toutefois se rattraper lentement (mais sûrement).

La construction pèse

La construction est l’un des plus gros secteurs de l’économie mondiale. Chaque année, environ 10 000 milliards de dollars sont investis pour des matériaux et des services liés à la construction, soit 13 % du PIB mondial.

Outre sa contribution monétaire à l’économie mondiale, la construction a un impact énorme sur tous les autres secteurs économiques et sur pratiquement tous les aspects de la vie publique. La croissance économique dépend de la construction d’infrastructures, qu’il s’agisse de routes ou d’usines, et notre qualité de vie est fortement influencée par la disponibilité de logements et d’infrastructures publiques de qualité.

construction GDP

Le fossé de la productivité

La construction a toutefois une longue histoire de faible productivité, ce qui devient préoccupant, étant donné la demande croissante de logements et d’infrastructures au niveau mondial.

Dans sa publication de 2017 Reinventing Construction – A Route to Higher Productivity (Réinventer la construction – le chemin vers une plus grande productivité), le McKinsey Global Institute dépeint un sombre tableau de la productivité du secteur. À l’échelle mondiale, la croissance de la productivité a été en moyenne de 1 % par an au cours des deux dernières années, contre 2,8 % pour l’ensemble de l’économie mondiale et 3,6 % pour l’industrie manufacturière. Aux États-Unis, la productivité n’a guère augmenté depuis 1945, alors qu’elle a explosé de 1 500 % dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière, le commerce de détail et l’agriculture.

La construction a été à la traîne pour adopter de nouvelles technologies.

Le secteur de la construction est également l’un des moins digitalisés du monde et a été plutôt lent à adopter les innovations en matière de procédés et de technologie. Les dépenses en R&D sont nettement inférieures à celles des autres secteurs : moins de 1 % des recettes, contre 3,5 à 4,5 % pour les industries automobile et aérospatiale. Aussi, les dépenses en technologies de l’information représentent moins de 1 % des recettes, alors que de nombreuses nouvelles solutions logicielles ont été développées pour le secteur, notamment des logiciels de Building Information Modelling (BIM – bâti immobilier modélisé). 

À la rescousse

Conscientes de l’impact de ces chiffres décourageants sur leurs économies, les autorités du monde entier s’activent pour remédier à ce problème. En 2015, le gouvernement japonais a lancé son initiative i-Construction dans le but spécifique de stimuler l’adoption des technologies dans le secteur de la construction. C'est notamment la pénurie de main d’œuvre due au vieillissement de la population qui a incité les autorités japonaises à créer un programme de digitalisation de grande ampleur avec des leaders du secteur tels que Komatsu.

Des initiatives similaires se mettent en place en Europe. Le gouvernement allemand est particulièrement soucieux d’augmenter le taux de digitalisation de son secteur de la construction. Par ailleurs, le CECE, l’association professionnelle du secteur européen des matériels de génie civil, collabore activement avec les autorités européennes pour accélérer l’adoption des technologies dans le secteur du terrassement.

Paré pour un bouleversement

Mais il y a d’autres signes annonciateurs de changements radicaux. La technologie numérique devant jouer un rôle important dans l’augmentation de la productivité, il n’est pas surprenant de constater que la Silicon Valley est déjà sur le coup. D’après un rapport de recherche de JLL, des sociétés de capital-risque ont investi un montant record de 1,05 milliard de dollars dans des start-up technologiques au cours de la première moitié de 2018.

Trois sociétés « licornes » sont déjà évaluées à plus d’un milliard de dollars : Katerra, Procore et Uptake. Les start-ups qui reçoivent du capital-risque se situent tout au long de la chaîne de valeur, des solutions intelligentes de construction préfabriquée jusqu’aux plateformes immobilières innovantes.

Sans changement, il sera difficile de satisfaire la demande d’infrastructures et de logements dans le monde.

Des défis et des opportunités

Alors que le secteur de la construction commence à s’intéresser aux drones, à la 3D et à l’intelligence artificielle (IA), un nombre croissant de sociétés passe à la vitesse supérieure et commence à travailler de manière plus intelligente. Il est clair que les nouvelles technologies leur permettront de combler l’écart de productivité, de renforcer la collaboration entre les nombreuses parties impliquées et d’améliorer la planification et la mise en œuvre. La hausse des prix des matériaux et les pénuries de main-d’œuvre ne feront qu’accentuer l’urgence d’un rendement accru à travers l’adoption des technologies, mais la digitalisation offrira aussi au secteur un grand nombre de nouvelles opportunités de revoir ses procédés et ses modèles économiques.

Au bout du compte, la transformation digitale du secteur sera bénéfique pour nous tous. Elle contribuera non seulement à l’économie mondiale, mais également à une amélioration fondamentale des infrastructures mondiale et de la qualité de vie des citoyens.

Articles connexes sur le blog Smart Construction

L’avenir de la construction est digital - Comment bauma 2019 a montré la voie du futur pour le secteur de la construction en Europe
L’histoire de Smart Construction - La transformation du secteur de la construction japonais grâce à une utilisation intelligente de la technologie

Articles connexes

McKinsey Global Institute: Reinventing Construction through a productivity revolution.
BBC website: The Disruptors – The House the Robots Built.

Contact

Richard Clement
t: +44 1914925444
m: +44 7734684671
e: richard.clement@komatsu.eu